Travail en usine à Yangon

Deux ex-pensionnaires de l’internat ont quitté l’état Shan pour travailler à Yangon. Elles sont parties de mauvais gré, n’appréciant que fort peu la grande ville. Elles n’ont pas le choix. Il n’y a quasiment pas d’entreprises dans les environs de Kalaw hormis dans le domaine du tourisme. Au Myanmar, près des trois quarts de la population active travaillent dans le secteur informel.

Zin, l’aînée, travaille dans un fabrique de chaussures appartenant à une très célèbre marque de sport! Aye, âgée de 19 ans, confectionne des vêtements de travail, des uniformes dans une importante manufacture. Elles travaillent six jours par semaine à raison de treize heures par jour. Payées à la pièce, elles gagnent environ 70 $ par mois. Elles ne connaissent pas les congés payés. En cas d’absence, pas de salaire.

« Le secteur du textile, dominé par des entreprises chinoises et coréennes, est en pleine expansion depuis la levée des sanctions économiques occidentale il y a trois ans. Près de 200 000 personnes, dont 90% de femmes, travaillent dans les quelque 300 usines de textile en Birmanie ». (Source: http://www.rfi.fr/asie-pacifique/20150801-birmanie-angelina-jolie-rencontre-travailleuses-textile-aung-san-suu-kyi-ouv)

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L’article de RFI http://www.rfi.fr/asie-pacifique/20150829-birmanie-instauration-salaire-minimum-journalier-textile-usine vous donne un aperçu des conditions de travail dans ce secteur, conditions qui ont de la peine à s’améliorer réellement sur le terrain:

Fête des montgolfières à Taunggyi

Nous avons eu le bonheur de fêter Thadingyut, la fête des lumières, peut-être la plus populaire au Myanmar, en compagnie de nos deux amies birmanes qui avaient séjourné en Suisse en 2015.

« Le festival de Taunggyi est essentiellement un concours de ballons à air chaud, construits en papier Shan. Le concours se déroule sur 3 jours, le dernier soir étant le plus spectaculaire.
Dans la journée (essentiellement l’après-midi), vous avez des départs de petits ballons, construits par des amateurs, sympa à voir. La nuit, vous avez le grand concours (qui dure en général toute la nuit et commence vers 20 ou 21 h). Les ballons sont très gros, couverts de bougies et emportent une énorme charge de feux d’artifice. L’équipe qui a le plus beau ballon, qui vole le mieux, le plus haut avec le plus beau feu d’artifice remporte le concours. » (Source: http://www.ananda-travel.com/FR/festival_taungyi_ballons.htm).

Les habitants de la région, toutes minorités confondues, descendent des montagnes environnantes en costumes traditionnels pour défiler dans la ville avec des chars décorés et chargés de présents pour les moines. Accompagnés de musiciens jouant du tambour, des gongs, des instruments en bambou, hommes et femmes chantent et dansent longuement.

La journée, les ballons prennent des formes étonnantes: éléphants, poules, canards, dragons… En revanche, la nuit, les montgolfières offrent pour la plupart des motifs religieux, décorés de centaines de bougies. Quelques autres servent de support publicitaire! Au-dessous du ballon, les hommes suspendent une structure en bambou surchargée de pétards et de feux d’artifice. Une fois que l’engin a prix son vol, le spectacle commence accompagné de cris de joie, d’exclamations enthousiastes. Parfois, le ballon reste au sol ou retombe, prend feu. La foule s’enfuit alors en courant!

Certains expliquent que, symboliquement, les ballons s’envolent vers la pagode céleste de Sula Mani qui illumine le monde des êtres divins de la cosmogonie bouddhisme. D’autres racontent qu’il s’agit d’une version moderne de la fête des Lumières qui commémore le mythique retour du Bouddha du ciel Tavatimsa, accompagné d’un cortège d’êtres célestes éclairant son chemin.

 

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L’ethnie Pa-O

 

Les Pa-O sont un groupe ethnique de Birmanie, comptant environ 700 000 personnes. C’est le deuxième groupe ethnique de l’État Shan. Ils sont considérés par le gouvernement comme de « race nationale Shan », bien qu’ils soient probablement d’ascendance tibéto-birmane (et non thaï) et ethno-linguistiquement proches des Karens. Ils sont également présents dans l’État Karen et l’État Kayah.  Leur installation dans la région remonterait à quelque 1000 ans. Le centre géographique des Pa-O pourrait être considéré comme les montagnes autour des villes de Taunggyi et Kalaw.

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La majorité des Pa-O sont maintenant bouddhistes. Cependant, il ya encore des traces de l’animisme dans leur religion et l’on trouve des sanctuaires spirituels pour apaiser les fantômes dans les maisons et dans des arbres. La légende raconte qu’ils sont les descendants d’un père qui était un « weiza », un être surnaturel, et d’une mère qui était un dragon. Un jour, la mère dragon a accouché de trois oeufs. Le premier a donné naissance au peuple Karen, le deuxième au peuple Pa-O et le troisième aux peuples Karenni et Padaung. Les Pa-O tirent leur nom du mot vernaculaire Pa-U, ce qui signifie être aidé pendant la naissance.

 

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Les Pa- O sont appelés Taungthu par les Birmans, ce qui signifie «les peuples des collines». Les colonialistes britanniques les ont appelés Karens Noirs parce que la plupart des femmes Pa-O portent des robes noir ou bleu foncé. Les Pa-O croient que leurs ancêtres » ont fui vers le nord de l’Etat Shan de la ville de Thaton, en Basse-Birmanie, après le renversement du roi Môn Manuha au XIe siècle par le roi Anawrahta de Pagan. Cette défaite a eu lieu en 1057.

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Le costume traditionnel Pa-O est très distinctif. Il se compose d’un longgi  (jupe), d’un chemisier sans manches avec un col en V à l’avant et en arrière et d’une veste courte avec le col montant. Le tissu est en coton ou en gabardine de laine bleu foncé ou noir avec un étroit filet rouge ou bleu. Le meilleur tissu est importé d’Angleterre et beaucoup de femmes aiment afficher la marque « Superfine Wool »  le long des bords de leurs vestes. Elles portent enfin un turban en laine à carreaux orange ou rouge, parfois une serviette en tissu éponge. Selon la fameuse légende originelle, le turban représente la tête d’un dragon.

 

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Les Pa-o vivent de la culture du riz, du thé, de moutarde, du maïs, de l’ail, des oranges, d’arachide, de pommes de terre, de soja, de haricots, de thanapet (des feuilles de mûrier utilisées pour confectionner les cigares birmans), du café et d’autres arbres fruitiers.

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Depuis que le général Ne Win a pris le pouvoir en Birmanie en 1962, les membres de la communauté Pa-O ont enduré de graves difficultés et de fréquentes violations des droits humains. La guerre civile se poursuit entre le régime et certains groupes de résistance armés ethniques. Les femmes sont les plus durement touchées par cette situation. La plupart des femmes Pa-O ont un accès très limité à l’éducation car leurs familles ne peuvent pas se permettre de les envoyer à l’école. Le manque de possibilités d’éducation et d’emploi les conduisent souvent à se marier et de devenir mères alors qu’elles sont encore adolescentes.
Depuis quelques années, l’organisation nationale Pa-O a conclu un traité de paix avec le gouvernement birman et ses représentants siègent désormais dans les assemblées nationales.

Une célèbre femme Pa-O:

Nan Khin Zay Yar, Miss Myanmar 2012

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http://www.myanmarmodelwiki.com/2014/07/miss-myanmar-nang-khin-zayar-best-collection-photos-myanmardress.html


 

Carte de la Zone auto-administrée Pa-O

Cliquez sur le titre ci-dessus.

Les minorités au Myanmar

Un tiers des Birmans est issu des minorités

Dans ce pays que l’ex-junte a qualifié de Myanmar, et que beaucoup appellent toujours Birmanie, environ deux tiers de la population, estimée par les Nations unies à 55 millions d’âmes, sont d’ethnie birmane (Bamar). Le tiers restant est issu de minorités comme les Shans, les Karens ou les Kachins. Ces groupes minoritaires vivent sur 60% du territoire, dans de vastes régions de montagne et de jungle. Celles-ci regorgent de ressources naturelles (minéraux, bois, eau) et enserrent d’ouest en est, le long des frontières, la plaine centrale occupée en majorité par les Bamars.

Les ethnies de la Birmanie

On recense huit ethnies principales, elles mêmes divisées en sous-groupes, donnant au total 135 groupes distincts. Ce dernier chiffre, avancé par le gouvernement, est contesté : il ne tient pas compte des ethnies telles que les Rohingyas (musulmans apatrides), les Chinois ou les Indiens.

Voici une estimation, en pourcentage, de la population des principaux groupes:
Birmans (Bamar) (66%),
Shans (9%),
Karens (7%),
Arakanais (3.5%),
Môns (2%),
Kachins (1,5%),
Chins (1,5%).
Kayah (Karennis) (1,25%),
autres (8,25%).

 

Source: http://www.lexpress.fr/actualite/monde/asie/birmanie-le-labyrinthe-ethnique_1099782.html

Un pays en pleine mutation

L’économie birmane est faite de paradoxes.

■ Au moment de son indépendance, la Birmanie était le grenier à riz de l’Asie. Après 30 ans de dictature, le pays en est réduit à importer du riz.

■ Le pays est très riche en ressources naturelles: pétrole, minéraux (or, jade, rubis,…), richesses agricoles. Mais les nationalisations généralisées et la mauvaise gouvernance ont dilapidé ces richesses.

■ Les réseaux de distribution des produits manufacturés sont contrôlés d’une main de fer par le régime. Mais les pénuries à répétition ont favorisé le développement de la contrebande depuis la Thaïlande, une économie parallèle contrôlée par les communautés ethniques.

■ Comme ses voisins, la Birmanie compte de nombreux lieux d’exception, à l’image de Bagan, un vaste site archéologique bouddhique situé dans la région de Mandalay. Mais le tourisme n’a véritablement commencé à se développer que dernièrement.

Depuis la dissolution de la junte, la Birmanie connaît une ouverture sans précédent et s’engage sur la voie du libéralisme économique. Pour preuve, un accroissement spectaculaire des investissements étrangers. Le tourisme et les services connaissent eux aussi un boom.

Mais dans la réalité:

■ La bureaucratie cauchemardesque complique l’installation des investisseurs étrangers.

■ Pas de garantie de l’investissement.

■ De nombreux investisseurs repartent car découragés par les difficultés.

D’où l’intérêt de toutes les parties pour des élections équitables afin de bénéficier de la bienveillance internationale, garantie du développement économique futur.

 

Sources: http://www.rts.ch/info/monde/7203500-la-birmanie-sur-la-voie-de-la-democratie.html

Portrait du Myanmar

Population: 51,4 millions selon un recensement contesté de 2014.

Religions: 89% des Birmans sont bouddhistes, 4% sont chrétiens et 4% sont musulmans.

Majorité ethnique: les Bama, qui forment 69% de la population et vivent dans les grandes plaines du pays. L’élite des Bama contrôle l’armée et le Parlement.

Minorités ethniques: 30% de la population, répartis en 135 groupes.

Parmi ces groupes: Shan (8,5%), Karen (6,2%), Arakanais (4,5%), Môn (2,4%), Chin (2,2%), Kachin (1,4%), Kayah (0,4%)… Ces minorités vivent principalement dans les zones montagneuses.

En plus, l’ethnie des Rohingya, qui compte un million de personnes, vit dans la région Rakhine. Il s’agit de musulmans sunnites particulièrement persécutés par le régime.

Nom officiel: Myanmar (anciennement Birmanie), nom changé en 1989 par le régime militaire.

Régime: gouvernement civil depuis 2011. Mais le gouvernement est largement composé d’anciens militaires issus de la junte.

Président: U Win Myint, issu du parti au pouvoir.

Capitale: Naypyidaw depuis 2007. Auparavant, la capitale était Rangoun.

PIB: 62,8 milliards de dollars en 2014.

PIB par habitant: 1200 dollars (chiffres 2014).

Croissance démographique: 1,07% (2012).

Espérance de vie: 65 ans (Banque mondiale, 2011). En Suisse: 82 ans.

Taux de mortalité infantile: 43.55‰. En Suisse: 3.67‰.

Taux de mortalité des moins de 5 ans: 52‰. En Suisse: 4‰

Dans la société birmane: 500’000 moines bouddhistes. 500’000 soldats.

 

Sources: http://www.rts.ch/info/monde/7203500-la-birmanie-sur-la-voie-de-la-democratie.html